Dieu est unique entrez en paix

Dieu Allah Seigneur Maitre du jour de la rétributuon Converti à l'islam, des signes,La vérité est dans le coran demande à Dieu de te guidée.

vendredi, décembre 29, 2006

Docteur Philippe Grenier converti à l'islam.





Premier député musulman de France

Dans une espèce de « Conférence de Presse » qu'il donnait le 30 décembre 1896, des journalistes de plusieurs quotidiens, notamment : Le Gaulois, Le Journal, Le National, Le Soir, La Patrie, l'assaillent de questions ?

« Pourquoi vous êtes-vous fait musulman ? Quels sont les avantages de l'Islamisme ?

- Vous désirez savoir pourquoi je me suis fait musulman ? Par goût, par penchant, par croyance, et nullement par fantaisie, comme quelques-uns l'ont insinué. Dès mon jeune âge l'Islamisme et sa doctrine ont exercé sur moi une attraction presque irréversible. A la suite de différents voyages que j'ai faits en Algérie, ce qui n'était que penchant est devenu ferveur, mais ferveur raisonnée, car ce n'est qu'après une lecture attentive du Coran, suivie d'études approfondies et de longues méditations que j'ai embrassé la religion musulmane. J'ai adopté cette foi, ce dogme, parce qu'ils m'ont semblé tout aussi rationnels et en tout cas plus conformes à la science que ne le sont la foi et le dogme catholiques. J'ajoute que les prescriptions de la loi musulmane sont excellentes puisqu'au point de vue social, la société arabe est basée toute entière sur l'organisation de la famille et que les principes d'équité, de justice, de charité envers les malheureux y sont seuls en honneur, et qu'au point de vue de l'hygiène - ce qui a bien quelque importance pour un médecin - elle proscrit l'usage des boissons alcooliques et ordonne les ablutions fréquentes du corps et des vêtements. »

Robert Bichet d'écrire : A Pontarlier, en soignant ses malades, comme il le fera plus tard à la Chambre des députés, Philippe Grenier suivra à la lettre les prescriptions du Coran et aux heures prescrites, où qu'il se trouve, il fera ses ablutions et ses prières suscitant, bien sûr, la curiosité et l'étonnement. Sans doute le fait-il avec une ostentation marquée par l'ardeur, la ferveur, le zèle d'un néophyte, et d'où, je le crains, n'est pas complètement exclu un certain désir de se singulariser.
A ceux qui s'étonnaient de ces manifestations publiques il disait : « Rappelez-vous les préceptes de notre prophète : "Dieu a dit : dans quelque lieu que tu m'invoques, je serai là pour t'exaucer, et je te bénirai." Or moi, je veux répandre la loi du Prophète, la faire connaître et aimer, lorsque Mohamed a voulu prêcher l'islamisme parmi son peuple, il n'a pas fait ses prières dans sa chambre, enfermé entre quatre murs ; il a prié ouvertement, en public[29]. »


Avant le 20 décembre 1896, aucun musulman de la France métropolitaine n'avait été élu député de la République. Les députés français étaient chrétiens, juifs, athées, mais aucun d'entre eux n'était musulman. A l'époque, les convictions religieuses d'un député n'étaient pas un critère secondaire. Philippe Grenier le savait, il n'a pas reculé pour autant.

Au mois de décembre de l'année 1896, il y a donc 109 ans, le Dr Philippe Grenier fut élu dans le Jura comme député à l'Assemblée nationale française. Il avait 31 ans et il était musulman. Par son exemple, le Dr. Grenier fait partie de ces personnalités musulmanes de France dont l'on parle peu malgré leur célébrité. En dehors du Collectif Hamidullah, lancé seulement depuis deux ans, cet aspect du patrimoine musulman de France est mal connu. Le 17 décembre 2005, à Paris, ce collectif rend hommage à trois d'entre eux (Malek Bennabi, Eva de Vitray Meyerovitch et Muhammad Hamidullah). Dans son ouvrage au titre explicite « l'islam est les musulmans en France », Sadek Sellam en décrit quatorze parmi les plus célèbres dont le Dr Grenier.

Dans sa ville de Pontarlier, Philippe Grenier était connu comme un musulman intègre, un homme honnête, socialement et professionnellement engagé au côté des plus démunis. Médecin, installé dans la ville depuis 1890, converti à l'islam depuis 1894, il parle aisément de Dieu, soigne gratuitement les pauvres et dénonce ouvertement les injustices sociales. Le père du Dr Grenier était capitaine de cavalerie, membre de l'Etat major de Napoléon III. Et il avait servi dans les chasseurs d'Afrique à Mostaganem (Algérie). Mais il meurt en 1872 alors que son fils Philippe n'a que sept ans. Après son baccalauréat à Besançon, Philippe Grenier fréquente la faculté de médecine de 1883 à 1890 avant de s'installer à Pontarlier où il ouvre un cabinet. Cette année-là, il rend visite à son frère cadet à Blida en Algérie. C'est alors son premier contact direct avec les musulmans de l'empire colonial français. Le jeune médecin humaniste est choqué par la manière dont la France maintient les Algériens musulmans dans la misère en leur refusant le droit à la citoyenneté. A l'époque, les Juifs d'Algérie avaient le droit à la citoyenneté. Pas les musulmans. Durant ce premier séjour algérien, le Dr Grenier est fasciné par le style de vie des musulmans mais il est aussi scandalisé par le dénuement dans lequel ils se trouvent. De retour en Métropole, il se met à étudier le Coran. Quatre ans plus tard, en 1894, lorsqu'il effectue un second voyage en Algérie, il se rend à Blida où il se convertit à l'islam. Il fait sa profession de foi et se rend à La Mecque pour accomplir son pèlerinage à l'âge de 29 ans. Il adopte la tenue traditionnelle des musulmans algériens. Il se fait élire conseiller municipal de sa ville et s'intéresse aux questions d'hygiène publique et d'aide aux nécessiteux. Son engagement auprès des démunis est son engagement politique en font un homme connu dans la région et apprécié sans considération de sa foi musulmane qu'il ne dissimule point.


A la mort du député de Pontarlier, le Dr Grenier se présente à sa succession. Il n'a ni les moyens ni le temps de mener une campagne électorale convenable. Il est alors la risée de la grande presse de l'époque dont les propos sont déjà assez islamophobes. Mais le Dr Grenier est serein et explique que Dieu seul peut donner le pouvoir et qu'Il le donne à qui Il veut. La campagne électorale est menée sans affichages. Le candidat s'adresse directement aux électeurs lors de quelques meetings. Son discours est convaincant. Il s'appuie sur un programme social qui, placé dans le contexte de l'époque, apparaît ambitieux tant au niveau local qu'au niveau national. Par endroits, son programme se démarque du discours politique habituel en insistant sur « la fraternité». Il ouvre ses discours par formule coranique « Toute la louange est à Dieu ». Une phrase qui est machinale en milieu musulman mais dont la presse française se saisit pour lui coller le surnom ironique de « Prophète de Dieu ». Contre toute attente, le 20 décembre 1896, le Dr Grenier est élu au second tour face à un brillant avocat. Le résultat déjoue tous les pronostics. Le lendemain, le « premier député musulman » fait la une de tous les journaux. Les grands reporters de la presse nationale se précipitent dans la petite ville de Pontarlier. Mais certains journaux ont du mal à avaler la pilule. Ils s'en prennent aux électeurs de Pontarlier qu'ils accusent d'avoir pris la responsabilité de « voter pour un fou ». Néanmoins, chaque fois qu'un reporter a l'occasion d'approcher et de parler directement au nouvel élu, ce journaliste change d'avis. Ainsi, trois semaines après son élection, le 12 janvier 1897, le Dr Grenier est encore à la une des journaux qui annoncent la rentrée parlementaire. Pour certains d'entre-eux, il est « le député des musulmans ». Pour d'autres , il est « le député des Arabes ». Dans son édition du 14 janvier 1897, Le Figaro compare le Dr Grenier à Victor Hugo et à Louis Pasteur. Une fois au Parlement, Dr Grenier va effectivement se comporter comme "le député des Arabes". Il se rendra régulièrement en Algérie. Il compilera les données, les informations et se battra pour défendre la cause de ceux qu'on appelle alors les « indigène ». Ses collègues l'écoutent attentivement, ils approuvent son argumentation, mais au moment du vote, ils sont peu nombreux à le suivre. Avec ses enquêtes en Algérie, ses combats à Paris, ses prises de positions éthiques mais peu politiques, le Dr Grenier en a oublié ses électeurs de Pontarlier. En mai 1898, son adversaire fut élu et le Dr Grenier s'en retourna à son cabinet. Il s'éteint le 25 mars 1944, à l'âge de 79 ans. Mais depuis la fin de son mandat en 1898, aucun Français métropolitain musulman, n'a été élu au parlement de son pays.
Pour en savoir plus sur ces musulmans célèbres de France, une excellente référence est « L'islam est les musulmans en France » par Sadek Sallem, aux éditions Tougui (1987).

Le présent texte s'est inspiré du chapitre de ce livre consacré au Dr Philippe Grenier. Bibliographie : · Sadek Salem, l'islam et les musulmans en France, éd. Tougui, 1987 · R. Fernier : Docteur Philippe Grenier, ancien député de Pontarlier, éd. Faivre-Verney, Pontarlier- 1955 · R. Bichet: “Un comtois Musulman, le docteur Philippe Grenier : prophète de Dieu, député de Pontarlier. Edité par l'ancien député UDR de Paris. Besançon – 1976.