Dieu est unique entrez en paix

Dieu Allah Seigneur Maitre du jour de la rétributuon Converti à l'islam, des signes,La vérité est dans le coran demande à Dieu de te guidée.

jeudi, novembre 09, 2006




Victor Hugo, dans La Légende des siècles, a publié un poème nommé "L'An neuf de l'Hégire", sur le prophéte Mohamed (sw).





Comme s’il pressentait que son heure était proche,Grave, il ne faisait plus à personne un reproche,Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût a peine vingt poils blancs à sa barbe noire ;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chevaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier…
Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ; Il s’occupait lui-même à traire une brebis ; Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fut plus jeune.


A soixante-trois ans, une fièvre le prit.
Il lut le Coran de sa main même écrit, *Pui il remit au fils de Séid la bannière,En lui disant : « Je touche à mon aube dernière.
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu.
Combats pour Lui. » Et son œil voilé d’ombre, avait ce morne ennui
D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire
Appuyé sur Ali, le peuple le suivant :Et l’étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule :« Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ;
La poussière et la nuit, c’est nous.
Dieu seul est grand.
Peuple, je suis l’aveugle et je suis l’ignorant
Sans Dieu, je serai vil plus que la bête immonde ».
Un cheikh lui dit : « Ô chef des vrais croyants ! Le monde
Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;Le jour où tu naquis une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent ».
Lui reprit : « Sur ma mort les anges délibèrent ;
L’heure arrive.
Ecoutez.
Si j’ai de l’un de vous Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ;
Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe. »
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d’un mouton,Assise sur le seuil, lui cria : « Dieu t’assiste ! »…
Il s’arrêta, donnant audience à l’esprit.
Puis, poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :« Ô vivants ! Je répète à tous que voici l’heure
Où je devais me cacher dans une autre demeure ;
Donc, hâtez-vous.
Il faut, le moment est venu
Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,
Et que si j’ai des torts on me crache au visage. »
La foule s’écartait muette à son passage.
Il se lava la barbe au puits d’Aboulféia.
Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,
Disant : « Mieux vaut payer ici que dans la tombe. »L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe
En regardant cet homme auguste, son appui,
Tous pleuraient, quand, plus tard, il fut rentré chez lui,
Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière ,Et passèrent la nuit couchés sur une pierre.
Le lendemain matin voyant l'aube arriver:"Aboubèkre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le livre et faire la prière.
Et sa femme Aïcha se tenait en arrière;Il écoutait pendant qu'aboubèkre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset;
Et l'on pleurait pendant qu'il priait de la sorte.
Et l'ange de la mort vers le soir à la porteApparut, demandant qu'on lui permit d'entrer.
"Qu'il entre."On vit alors son regard s'éclairerDe la même clarté qu'au jour de sa naissance;
Et l'ange lui dit:"Dieu désire ta présence.
Bien", dit-il Un frisson sur ses tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut »

PRÉFACE DE VICTOR HUGO.


Les personnes qui voudront bien jeter un coup d'œil surce livre ne s'en feraient pas une idée précise, si elles yvoyaient autre chose qu'un commencement.
Ce livre est-il donc un fragment ? Non. Il existe à part.Il a, comme on le verra, son exposition, son milieu et safin.
Mais, en même temps, il est, pour ainsi dire, la premièrepage d'un autre livre.
Un commencement peut-il être un tout ? Sans doute. Un péristyle est un édifice.
L'arbre, commencement de la forêt, est un tout. Ilappartient à la vie isolée, par la racine, et à la vie encommun, par la séve. À lui seul, il ne prouve que l'arbre,mais il annonce la forêt.
Ce livre, s'il n'y avait pas quelque affectation dans des comparaisons de cette nature, aurait, lui aussi, ce double.....(http://poetes.com/hugo/legende.htm)

....Nul ne peut répondre d'achever ce qu'il a commencé,pas une minute de continuation certaine n'est assurée à l'œuvre ébauchée ; la solution de continuité, hélas ! c'est tout l'homme ; mais il est permis, même au plus faible,d'avoir une bonne intention et de la dire.
Or, l'intention de ce livre est bonne.
L'épanouissement du genre humain de siècle en siècle,l'homme montant des ténèbres à l'idéal, la transfigurationparadisiaque de l'enfer terrestre, l'éclosion lente etsuprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilitépour l'autre ; une espèce d'hymne religieux à millestrophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et surson sommet une haute prière ; le drame de la créationéclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé,ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître desexistences humaines, y consent.


Victor Hugo ( La légende des Siècles)