de la religion juive à l'islam reconverti Témoignage de Jemima Goldsmith Khan
" Les médias me présentent comme une jeune fille naïve et idiote qui, à 21 ans, a pris une décision rapide sans vraiment en mesurer les conséquences, se condamnant de son propre chef à une vie d'asservissement, de malheur et de solitude. S'il est vrai que j'ai pris un certain plaisir aux descriptions variées d'une malheureuse 'Haiqa Kahn' voilée, enchaînée et enfermée, la réalité est quelque peu différente. Contrairement à ce que l'on croit,
ma décision de me convertir à l'islam a été entièrement délibérée et en aucun cas hâtive. Bien que la conversion en tant que telle soit étonnamment rapide, consistant en la simple affirmation qu'il n'y a qu''un seul Dieu' et que 'Mahomet et son prophète', la préparation n'est pas forcément expéditive. Dans mon cas, elle a débuté en juillet dernier, alors que la conversion même a eu lieu début février, trois mois avant la Nika [fiançailles] à Paris…
Dans une déclaration faite il y a une semaine, j'ai insisté sur le fait que je m'étais convertie à l'islam uniquement par conviction. Le sens de cette déclaration a été largement éludé par la presse. Le fait est que ma conversion n'a pas été, comme tant se sont plus à le croire, une condition à mon mariage. D'un point de vue religieux, rien ne m'obligeait à me convertir avant de me marier. Comme le dit explicitement le Coran,
un musulman peut choisir son épouse parmi 'le peuple du Livre', c'est-à-dire les Juifs et les chrétiens… En effet, la Sunna - qui décrit la vie du Prophète (que la paix soit sur lui !) - raconte que le messager de l'islam lui-même a épousé et une chrétienne, et une juive…
Je pense qu'une grande partie de l'hostilité témoignée à l'égard de mon mariage et de ma conversion vient de la mauvaise compréhension, très répandue, de cette culture et de cette religion étrangères. Non seulement existe-t-il un immense fossé entre l'idée que se fait l'Occident de l'islam et la réalité, mais il existe parfois aussi une différence notable entre l'islam qui se fonde directement sur le Coran et la Sunna et celui que pratiquent certaines communautés musulmanes… Au risque de sembler vouloir me défendre, [j'aimerais préciser que] l'islam n'est pas une religion qui soumet les femmes tout en élevant les hommes au rang de mini-dictateurs chez eux... Je suis toutefois parfaitement consciente du fait que les femmes sont parfois exploitées et opprimées dans les sociétés islamiques, tout comme ailleurs dans le monde. A en lire certains articles de presse, il semblerait que le bonheur d'une Occidentale dépende en grande partie de son accès aux boîtes de nuit, de sa consommation de boissons alcoolisées et de son port d'habits provocants. L'absence de cette apparente liberté et de ce luxe dans le monde islamique est considérée comme un viol des droits élémentaires de la femme. Mais comme nous le savons bien, une telle superficialité n'a pas grand chose à voir avec le véritable bonheur. De plus, sans vouloir discréditer la culture occidentale qui m'a vu naître, je suis tout à fait prête à renoncer aux plaisirs éphémères de l'alcool et des boîtes de nuit. Quant au traditionnel shalwar Kamiz [tunique et pantalon] que porte la plupart des Pakistanaises et que je vais aussi porter, il est, à mon sens, bien plus élégant et féminin que tout ce que renferme ma garde robe… "
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